Né le 2 février 1902 à Rochefort-sur-Mer, Paul Gandoet s’engage en 1920 au titre du 34e Régiment d’Infanterie.
Promu sergent, il intègre en 1923 l’Ecole Militaire d’Infanterie et des Chars de Combat de Saint-Maixent. Affecté dans les tirailleurs dès sa sortie d’école, il participe aux campagnes du Maroc et de Syrie.
Au cours des premières années de la seconde guerre mondiale, il sert à l’état-major de Tunis avant d’être nommé en 1942 commandant de l’Ecole de Salammbô. Promu chef de bataillon, il participe de novembre 1942 à mars 1943 à la campagne de Tunisie.
Le commandant Gandoet est à la tête du 3e bataillon du 4e R.T.T. en 1944 qui s’illustrera en prenant d’assaut les positions de la cote 862, du Piton sans Nom et de la cote 915. Survivant des combats du Belvédère bien que blessé à la hanche et au bras par les mêmes obus qui tueront le lieutenant Jordy, Gandoet est probablement, en tant qu’officier supérieur survivant et acteur de premier plan des combats, l’une des principales figures des combats du Belvédère.
Après la campagne d’Italie, il prend le commandement du 151e Régiment d’Infanterie, ex-« Brigade Fabien » créée à l’origine avec 3000 résistants communistes. Avec son régiment, il participe à la libération de Colmar, au franchissement du Rhin, à la prise de Sigmaringen et atteint le Danube le 29 avril 1945.
Après la campagne d’Italie, le général Gandoet retrouve en 1957 le sol algérien. Il y jouera un grand rôle comme négociateur, notamment durant les évènements de 1958 et 1960. En février 1962, ne pouvant supporter le sort réservé à ses anciens tirailleurs, harkis ou amis pieds-noirs, il refuse un commandement à Paris avec sa « cinquième étoile » et quitte l’armée.
Refusant de rester inactif, il crée en 1965 « l’Epaulette » avec le général Douceret, amicale des officiers de recrutement semi-direct ayant pour but de « resserrer les liens de camaraderie, prévenir les risques sociaux, mieux faire connaître les officiers issus de ces recrutements, suivre les projets et études concernant leur carrière, les soutenir moralement », dont il restera le Président jusqu’en 1970.
Officier supérieur ayant effectué une carrière miliaire exceptionnelle, Gandoet demeurera toute sa vie un homme meurtri par les combats du Belvédère et, en particulier, par la mort de son second, le lieutenant Jordy dont il ne cessera de faire l’éloge lors des commémorations des combats, des remises de décorations et dans sa correspondance privée.
Gandoet entretiendra durant toute son existence des relations extrêmement fortes avec les anciens combattants du Belvédère mais aussi avec les familles des combattants morts en Italie. Outre une carrière militaire particulièrement brillante, le sens des hommes et l’énergie ont fait de Gandoet un personnage hors norme.
Un de ses anciens élèves, le général Douceret, lui a consacré une biographie publiée en 1987 aux éditions Devauzelle. Un chapitre complet est consacré à la bataille du Belvédère.
Grand-Croix de la Légion d’Honneur et de l’Ordre National du Mérite, titulaire de 21 autres décorations, ayant été trois fois blessé au cours de 18 campagnes, le général Gandoet s’éteint le 12 novembre 1995.