Grande figure française de la 2ème guerre mondiale, Juin est en 1944 le commandant en chef du Corps Expéditionnaire Français en Italie. Il confie au général Monsabert l’attaque du massif du Belvédère et restera à ses côtés pendant les huit journées de combat sous les sapins de la cote 784, sur les pentes de la rive gauche du Rapido, lieu du P.C. de la 3e D.I.A.
Alphonse Juin est né à Bône en Algérie le 16 décembre 1888. Son père est gendarme à Mostaganem. Il intègre Saint-Cyr en 1909 d’où il sort major de sa promotion en 1912, la même année qu’un certain Charles de Gaulle qui sortira 13e. Durant la première guerre mondiale, il prend part aux offensives de Senlis, de l’Ourcq et de l’Aisne en 1914, puis, il combat durant la bataille de Soissons où il sera blessé au bras droit. Il participe à l’offensive malheureuse du Chemin des Dames en 1917.
Après la première guerre mondiale, il enseigne à l’Ecole de Guerre, puis, participe aux diverses opérations dites de pacification du Maroc. Il est chef du cabinet de Lyautey à Rabat à partir de 1931. Il sera rapidement promu chef d’état major des forces armées de l’AFN.
En 1940, il est à la tête de la 15e division d’infanterie motorisée (D.I.M.). Il remporte avec la 1ère division marocaine la bataille de Gembloux en Belgique les 14 et 15 mai 1940. Après l’effondrement du front de la Meuse, il participe à la bataille de Lille où il sera fait prisonnier le 29 mai 1940.
Il est libéré en juin 1941 à la demande de Vichy. Il est ensuite nommé commandant en chef des troupes d’Afrique du Nord le 20 novembre 1941 et placé sous l’autorité directe de l’amiral Darlan, il rencontre Göring à Berlin le 21 décembre 1941, ce qui sera largement retenu contre lui par ses détracteurs. Juin déclarera par la suite qu’il menait un double jeu avec les Allemands et que son intention fut de poursuivre clandestinement l’effort de Weygand pour renforcer l’armée française en Afrique du Nord.
Lors du débarquement des Américains en Algérie et au Maroc (opération Torch du 8 novembre 1942), il effectue le prétendu baroud d’honneur, puis se range aux côtés des Alliés. Il sera placé sous les ordres du général Giraud après l’assassinat de Darlan, qui lui confie le commandement des forces françaises dans la campagne de Tunisie.
Les Américains lui confient le commandement du C.E.F. en 1943 où il est placé sous les ordres d’Alexander et de Clark.
Il commande avec éclat toutes les opérations françaises effectuées durant la campagne d’Italie et, à ce titre, Juin demeure dans l’histoire comme l’incontestable artisan du retour en grâce de l’armée française auprès des Alliés. C’est Juin qui dirige les opérations du Belvédère avec Monsabert à ses côtés. Alexander et Clark lui signeront tous deux des lettres particulièrement élogieuses à l’issue de la campagne d’Italie.
Il écrit ses mémoires sur le C.E.F. dans « La Campagne d’Italie » publié en 1962.
En 1952, il est élevé à la dignité de Maréchal de France et élu membre de l’Académie française. A l’instar de la plupart des militaires de l’époque, il se brouillera avec de Gaulle au sujet de l’Algérie. Il meurt en 1967.